LA CATASTROPHE DE LILLE
Sauvetage à l’hôpital Saint-Sauveur
DÉTAILS SUR LE JOURNAL
Date de parution: Dimanche 12 Avril 1896.
Numéro du Petit Journal: 282.
Supplément de: Huits pages.
État du journal: Très Bon état.
Coins du journal: Très Bon état.
Format: 310 mm x 450 mm.
Particularité: Extrait d’une reliure annuelle.
DESCRIPTION DE LA GRAVURE
En quelques heures, le feu a détruit les trois plus anciens monuments de Lille, la Noble Tour, l’église et l’hôpital Saint-Sauveur, et ce grand malheur ne fut point le seul, il faut encore déplorer plusieurs morts
Une des cloches de l’église, qui datait du treizième siècle, était fêlée; au lieu de la transporter chez le fondeur, ce qui eût occasion des frais considérables, on eut recours à un ouvrier belge qui a la spécialité de réparer les cloches sans les déplacer.
Fatale économie qui, j’espère, ne sera plus imitée. Laute; en effet, avait chauffé la cloche au rouge, sans songer à préserver les charpentes voisines. Dans la soirée, après son départ, les poutres s’enflammèrent et en peu d’instant l’église Saint-Sauveur devint un immense brasier.
Puis les flammes atteignirent l’hôpital, séparé par un simple chemin de ronde.
Le désastre fut à son comble. Les malades se sauvaient épouvantés; certains à l’agonie se dressèrent dans un effort suprême et aussitôt retombèrent morts.
Cependant les soldats de la garnison s’étaient élancés héroïquement dans les salles et sans craindre la contagion prenaient dans leurs bras les varioleux, les typhiques, les phtisiques : ils sauvèrent ainsi, au péril de leur vie, un grand nombres de ces pauvres gens.
Par malheur, quelques chasseurs à pied mourant de soif burent à même des bouteilles qu’ils avaient trouvés à l’hôpital; elles contenaient de l’alcoolature d’aconit; ils avaient cru trouver de l’eau-de-vie blanche.
Cinq ont succombé immédiatement. Grâce à des soins énergiques, on a pu sauver les autres. La ville de Lille leur a fait de belles funérailles, et ce fut justice, car si ce n’est pas de l’avoir accompli, c’est au moins en accomplissant leurs devoir qu’ils moururent.
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